Les parties textuelles et graphiques d’une carte forment une seule et même image qui est à la fois vue et lue. Le lecteur de carte est dans un mode de consultation qui nécessite de jongler en permanence entre le générale et le particulier, l’ensemble et le détail. Ce document de travail présente le sujet de recherche: Composition cartographique, nouvelle topologie. Les différentes parties qui le composent transposent les éléments qui ont été nécessaire à la construction d’un protocole de tests pour penser plusieurs dessins de caractères pour les cartes topographiques numériques. Pour le développer il a fallu isoler les problématiques qui sont propres au texte dans une carte topographique. Elles ont été réparties selon 3 axes: 1. Les situations particulières de composition et de spatialisation du mot; 2. l’interaction avec les fonds de cartes; 3. les hiérarchies toponymiques.

Concentrons nous dans un premier temps sur les deux premiers qui constituent les deux phénomènes clefs qui perturbent les conditions de lectures. Pour ce qui est de la composition des toponymes on peut distinguer deux grandes catégories: ceux à positions – composés horizontalement (les lieux-dits) et ceux dit à disposition que se rapportent à des surfaces ou des lignes (les zones géographiques et les cours d’eau). Dans ce cas de figure comment la lettre et le mot se comportent-t-ils lorsque la ligne de base épouse les lignes les plus sinueuses et abruptes du territoire? Comment peuvent-ils réagir et s’adapter à ces situations? Autre phénomène paysager: les fonds de cartes. Les toponymes ne sont que très rarement composé sur un fonds blancs. Il peuvent être superposés à une zone ou règne une très haute densité de contraste (les agglomérations), passer de l’ombre à la lumière (d’un versant à l’autre), ou traverser une zone d’une grande complexité formelle (massif montagneux). Il est nécessaire pour cela d’anticiper les phénomènes de superpositions, de saturations qui peuvent survenir. Le dessin de caractère a donc été nourri par le développement de ce protocole qui lui même était en constante évolution.

Les caractères ont été développés pour l’écran, dans des systèmes d’informations géographiques, base de données numériques qui remplacent aujourd’hui les cartes traditionnelles. L’emploi de M.S.S.(map style sheet) du logiciel TileMill, et de jeux de données Open Street Map ont permis de réorganiser et styliser ces données selon les critères d’une carte topographique. Dans un premier temps le dessin d’un squelette a été envisagé, pour offrir une structure qui pourrait anticiper certaines déformations. Cette étape a servi de point de départ pour le dessin de plusieurs versions. La répartition des différents membres tests de la famille est elle calquée sur les normes textuelles hiérarchiques mise en place (par l’IGN). 2 caractères ont été dessinés pour les toponymes habités, un plutôt étroit afin de ne pas occuper trop de places et de ne pas nuire à la lisibilité du fonds de carte, un autre qui privilégie un dessin qui peut-être afficher dans des corps plus réduit. Ces caractères sont complétés par une italique pour signifier le naturel, les hydronymes et les oronymes. Une autre version a également été dessiné et se rapporte aux toponymes non-habités.