Le système d’écriture maya remonte approximativement au IIIe siècle av J-C. Il s’est répandu en Amérique du Sud dans la péninsule du Yucatán, du sud du Mexique actuel au nord du Salvador et de l’Honduras. Cette écriture a été brutalement interrompue par l’arrivée de colons occidentaux lors de la conquête de l’Amérique en 1492. En effet, cette colonisation entraîna la répression inquisitoriale du catholicisme qui obligea les tribus autochtones à utiliser l’alphabet latin en détruisant toute trace de leur écriture première, provoquant ainsi la disparition de ce système d’écriture. Celui-ci tomba rapidement dans l’oubli jusqu’à ce qu’il ne soit réduit pendant très longtemps qu’à une fonction purement décorative, bien que le lien entre l’art et les hiéroglyphes semble inhérent.

De ce fait, le déchiffrage a été très tardif et il faudra attendre la seconde partie du XXe siècle pour enfin comprendre la complexité de ces hiéroglyphes, qui restent incomplètement connus à cette heure. La grande difficulté de l’écriture maya a été de comprendre à quel type de système nous étions confrontés. On parle d’un système logosyllabique, qui se caractérise par l’utilisation conjointe de logogrammes et d’un syllabaire phonétique. En effet, un glyphe peut représenter un mot, une idée ou un concept, mais aussi des symboles phonétiques, où un signe fait référence à une syllabe. De plus, de nombreux glyphes sont allographiques, ce qui signifie qu’une multitude de signes différents peuvent être utilisés pour exprimer le même mot. Cette écriture semble également varier selon le support, tant dans son style graphique induit par l’outil utilisé, que dans le sujet traité. Les hiéroglyphes gravés dans la pierre sont très ornementés et géométriques, relatant principalement des faits historiques liés aux règnes des rois, de leurs succès militaires à leur mort. Tandis que les textes issus des quatre codices mayas ayant survécu aux flammes répressives coloniales, employaient un style plus souple et simplifié. Ils content les événements calendaires et astronomiques qui rythmaient la vie de la cité.

Au-devant de la complexité de ce système d’écriture, les hiéroglyphes mayas ne sont pas encore intégrés dans le système Unicode. Le but de ce projet sera donc de développer une solution typographique, issue de l’analyse des codices, permettant la transmission et l’utilisation numérique de ce système d’écriture. Cet outil permettra non seulement de faciliter et d’harmoniser la diffusion de recherches sur ce sujet, mais plus généralement de mieux comprendre et faire perdurer cette culture.