L’ANRT est un lieu d’excellence où se développe une expertise particulière dans les champs du dessin de caractères typographiques et du design éditorial. Il a vocation à accompagner les projets de recherche personnels soumis chaque année par les candidats. Ces projets peuvent concerner aussi bien le dessin de caractères que le design éditorial. En parallèle, des lignes de recherche pérennes ont été définies: elles donnent lieu à des programmes de recherche spécifiques, en relation avec ces problématiques, établis avec des structures partenaires. Le design typographique est toujours au centre du processus.

Les écritures du monde

Près de la moitié des écritures du monde (133 sur 292, à l’heure actuelle) ne sont pas encodées, et par conséquent ne sont pas accessibles sur ordinateur ou smartphone. Exclues de l’écosystème numérique, ces écritures (vivantes ou anciennes) sont menacées d’extinction. Pour soutenir et préserver cette diversité, l’ANRT et Johannes Bergerhausen (Université des sciences appliquées de Mayence, Allemagne) accompagne les travaux du Script Encoding Initiative (Berkeley UC) pour intégrer ces écritures disparues ou minoritaires au standard universel Unicode, et leur donner une forme typographique, souvent pour la première fois.

The Missing Scripts Les écritures manquantes de l’Unicode

Le programme de recherche The Missing Scripts a été initié en 2016, en partenariat avec l’Université des sciences appliquées de Mayence (Allemagne) et le Department of Linguistics de l’Université de Berkeley (Californie).

À l’origine, il y a le constat que la moitié des écritures du monde ne sont pas encodées dans le standard Unicode, et par conséquent ne sont pas accessibles sur ordinateur ou smartphone (146 sur 292 en 2016, 133 sur 292 à ce jour). Exclues de l’éco-système numérique, ces écritures (vivantes ou anciennes) sont menacées d’extinction.

Pour soutenir et préserver cette diversité, l’ANRT accompagne les travaux du Script Encoding Initiative (Berkeley UC) pour intégrer ces écritures disparues ou minoritaires au standard universel Unicode, et leur donner une forme typographique, souvent pour la première fois. Ces fontes, élaborées avec des experts et des scripteurs de chaque écriture, constituent souvent des défis techniques et scientifiques, et peuvent nécessiter plusieurs années de développement.

Johannes Bergerhausen, designer et professeur au designlabor Gutenberg de la Hochschule Mainz, a créé le poster et le site web The World’s Writing Systems à partir des glyphes dessinés à l’ANRT pour les Missing Scripts, et le Decode Blockdock dessiné par Jérôme Knebusch. Publié par l’ANRT, ce poster est mis à jour régulièrement: la 3e édition a été publiée en 2021.

Chaque année, des étudiant·e·s de l'ANRT développe des fontes numériques pour des écritures nouvellement encodées ou en passe de l'être. Ces travaux contribuent à préserver et à développer une expertise typographique pour ces écritures minoritaires, vivantes ou disparues.

Contenus associés

Colloque

Site web

Partenariats

Hochschule Mayence
Institut Designlabor Gutenberg, Mainz (DE)
Professeur associé: Johannes Bergerhausen

University of Berkeley
Berkeley, CA 94720-2650 (USA)
Dept. of Linguistics 
Script Encoding Initiative
Professeur associé: Deborah Anderson

Typographie et humanités numériques

Le développement des humanités numériques a fait naître de nouvelles problématiques typographiques, liées à la reconnaisance, au balisage, à l’encodage et à la visualisation de vastes corpus de données textuelles. Pour permettre la transcription de systèmes de notation complexes, l’ANRT a développé plusieurs programmes de recherche, en relation avec diverses disciplines.

FEW Typographie et lexicographie

Le dictionnaire étymologique du français de Walther von Wartburg, le Französisches Etymologisches Wörterbuch (FEW), représente un des projets lexicographiques les plus ambitieux au monde («un des plus beaux monuments des sciences du langage» selon P. Swiggers, RLiR 54 (1990), 347). Plus de 5 millions d’entrées, réparties sur plus de 16 000 pages et 25 volumes, dressent l’histoire des mots, leur évolution sémantique et morphologique. Les transcriptions phonétiques sont notées au moyen d’une notation singulière, qui emploie de multiples diacritiques.

Pour permettre la rétro-conversion du FEW sous forme numérique, Sarah Kremer a développé une famille de caractères sur-mesure (Walther), un principe de mise en page, et deux interfaces: la première accompagne les rédacteurs lors de l’élaboration de nouveaux articles, la seconde permet aux utilisateurs de consulter et d’interagir avec la base de données du FEW informatisé. Issue d’une collaboration entre linguistes, informaticiens et designers, ce programme a été initié en 2013. Il s’est poursuivi dans le cadre d’une thèse de doctorat, « La réalisation matérielle du “Französisches Etymologisches Wörterbuch”, Impact de la mise en forme typographique sur le développement d'un projet lexicographique », soutenue par Sarah Kremer en 2018. C’est la première thèse co-encadrée par l’ANRT.

Projets associés

Partenariats

ATILF (Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française / CNRS)
Nancy
Professeur associé: Yan Greub, directeur du FEW (Französisches Etymologisches Wörterbuch), dans le cadre du projet FEW. 
atilf.fr

PIM Typographie et numismatique

Comme dans les autres domaines de l’épigraphie, le contenu sémantique des légendes monétaires n’est en général pas leur unique intérêt. Les particularités graphiques des signes – lettres ou symboles – qui les composent sont porteuses de sens, et fournissent des indications essentielles à la compréhension de l’objet – le contexte géographique, chronologique, technique et culturel de sa production, son usage et sa réception. Le programme de recherche Police pour les Inscriptions Monétaires (PIM) a été initié en 2014, avec le Département Monnaies, médailles et antiques de la BnF, qui abrite près de 100 000 références. L’objectif est de produire un ensemble de fontes à même de transcrire la variété des inscriptions. Des centaines de glyphes ont été dessinés, pour transcrire les ontographes (les signes de références) et les allographes (les variantes stylistiques de ces signes) identifiés dans les collections. D’abord développé par Elvire Volk Leonovitch pour le corpus de monnaies mérovingiennes (2014-2015), l’outil typographique a été étendu par Morgane Pierson à partir de 2018 aux monnaies antiques, regroupant 12 systèmes d’écriture : phénicien, punique, chypriote, grec archaïque, étrusque, ombrien, osque, paléohispanique, lycien, paléo-hébreu, kharoshthi et nabatéen.

Partenariats

En collaboration avec le Département des monnaies, médailles et antiques de la Bibliothèque nationale de France (BnF), l’Institut de recherche sur les Archéomatériaux (IRAMAT) et le Centre d’Études Supérieures de Civilisation Médiévale (CESCM), dans le cadre du plan triennal 2013-2015 et du plan quadriennal 2015-2019 de la recherche de la BnF. Projet mené avec Florence Codine-Trécourt (PIM 2013-2015) et Frédérique Duyrat (2015-2019).

VEGA Typographie et égyptologie

À l’automne 2015 est initié un partenariat avec l’ANRT pour le développement typographique VÉgA (Vocabulaire de l’Égyptien Ancien), un outil numérique destiné à remplacer le grand dictionnaire allemand Wörterbuch der Aegyptischen Sprache de l’Académie de Berlin (1925-1931), devenu obsolète. Le programme associe les équipes du LabEx ARCHIMEDE (Université Montpellier 3) et d’Intactile Design.

La difficulté consiste à intégrer non seulement l’ensemble le plus complet de hiéroglyphes (1200 en Unicode, mais près de 9000 nécessaires pour fixer toutes les formes de l’Égyptien ancien), mais aussi de leurs différentes graphies de l’égyptien ancien. Les graphies correspondent en quelque sorte à l’orthographe des mots : on recense régulièrement une vingtaine de graphies différentes pour un même mot. Conduit par Pierre Fournier (ANRT 2015), ce projet se poursuit depuis 2019 dans le cadre d’une recherche doctorale. Il y analyse l’évolution des outils méthodologique de l’égyptologie : la gravure du caractère hiéroglyphique à l’Imprimerie nationale (1842-1852), la Sign List de Gardiner (1927, et les premiers caractères informatisés dans les années 1970-1980.

Partenariats

Université Paul Valéry / Montpellier 3
LABEX Archimede «Archéologie et Histoire de la Méditerranée et de l’Égypte anciennes» – et par le laboratoire «Archéologie des sociétés méditerranéennes», unité mixte de recherche (UMR 5140), dans le cadre du projet ANRT/VEGA vega-vocabulaire-egyptien-ancien.fr

Thèse de doctorat en co-direction: Design, sous la direction du Professeur Alessandro Zinna (UPR Projekt, Université de Nîmes) / Égyptologie, sous la direction du Professeur Frédéric Servajean (LabEx Archimede, Université Paul-Valéry Montpellier 3)

SIGILLA Typographie et sigillographie

Sigilla est une base de données qui permet de collecter et mettre à disposition des chercheurs, l’ensemble des collections de sceaux conservées en France : plus de 100 000 entités y sont référencées à l’heure actuelle.

Depuis 2020, Délia Préteux développe à l’ANRT un caractère typographique dédié pour transcrire les légendes sigillographiques. L’épigraphie du sceau couvre une période très vaste, qui implique une grande variété stylistique. Les inscriptions regorgent d’abréviations, symboles, ligatures et autres fantaisies de gravure. De surcroît, la matérialité des empreintes, apposées dans la cire, génère des variations de forme. Entre l’appréciation structurelle, morphologique de la lettre et la singularité de chaque source, quel niveau de détail adopter pour transcrire la sigillographie ?

Partenariats

Le programme Sigilla est conduit par un consortium réunissant l’EPHE, le CESCM, le Centre de recherches archéologiques et historiques anciennes et médiévales (CRAHAM) de l’université de Caen-Normandie, le Centre de recherche universitaire lorrain d’histoire (CRUHL) de l’université de Lorraine, le laboratoire ARCHE de l’Université de Strasbourg, l’Institut de recherche et d’histoire des textes (IRHT) du CNRS, l’École nationale des Chartes (ENC), les Archives nationales et le Service interministériel des archives de France (SIAF).

Histoire de la typographie

L’histoire de la typographie, ancienne et contemporaine, occupe une place importante à l’ANRT. Avec la spécificité, cependant, qu’elle est investie par des designers, et par conséquent, constamment irriguée par la pratique.

Gotico-Antiqua, Proto-romain, hybride Caractères du XVe siècle entre gothique et romain

Ce vaste programme de recherche explore une période relativement peu étudiée de l’histoire de la typographie, après Gutenberg et avant la stabilisation du modèle de Jenson. Le corpus étudié s’étend des premières traces de tendances humanistiques aux romains «purs», en passant par de nombreux cas de dessins incertains, hybridations volontaires ou formes archaïques du romain. Partant du caractère gravé en 1459 à Mayence par Johann Fust et Peter Schöffer pour le Rationale Divinorum Officiorum de Guillaume Durand, qui ne ressemblait à aucun autre caractère antérieur, une grande variété de développements est observée, qui suivent les voyages des premiers imprimeurs de la région du Rhin vers l’Italie et la France. Par extension, il est également question du mouvement des presses privées initié par William Morris et Emery Walker à la fin du XIXe siècle en Angleterre, qui a redonné vie à certains de ces caractères avant qu’ils ne retombent dans l’oubli.

Mené entre 2016 et 2020 et coordonné par Jérôme Knebusch, Gotico-Antiqua, Proto-romain, hybride a donné lieu à 11 workshops en France, en Allemagne et en Italie. De Mayence à Rome, ce programme a conduit à la création de 15 fontes numériques inédites à partir de modèles historiques, deux expositions, un colloque international à Nancy en avril 2019 et l’édition, en 2021, d’un important ouvrage qui regroupe les actes du colloque et le catalogue d’exposition.

Baskervville Un revival de revival

Claude Jacob était graveur de poinçons, formé à Birmingham par John Handy, le graveur de John Baskerville. Employé par la Société littéraire et typographique de Beaumarchais, il est envoyé à Birmingham pour superviser l’acquisition des poinçons de Baskerville auprès de Sarah Eaves, sa veuve et légataire, pour l’édition des œuvres complètes de Voltaire à Kehl. Il exerce ensuite à Strasbourg, à la fin du XVIIIe siècle, avant que ses caractères, fortement inspirés par ceux du maître anglais, ne deviennent la propriété de la fonderie Levrault, puis de Berger-Levrault: ils étaient alors qualifiés de caractères «dans le genre de Baskerwille».

Les caractères de Jacob, «doublure» de Baskerville, avaient disparu. Ils ont servis de modèles à la promotion 2017 de l’ANRT qui a dessiné collectivement les fontes Baskervville, aujourd’hui diffusé sous licence libre.

Archives Frutiger 1963–1975

L’ANRT accueille depuis 2021 un fonds d’archive exceptionnel de travaux d’Adrian Frutiger (1928–2015): issus de l’Atelier Frutiger puis Frutiger+Pfäffli à la Villa Moderne d’Arcueil, ces documents inédits couvrent la période 1963–1975. Composé de manuscrits, croquis, dessins d’exécution, correspondances, photographies, cet ensemble rejoindra ensuite les archives Frutiger du Museum für Gestaltung de Zürich.

Partenariats

Dans le cadre de son HDR, Anne-Lyse Renon (Maître de conférence en Design graphique, Laboratoire Pratique et Théorie de l’Art Contemporain, EA 7472, Université de Rennes 2 / Membre associée, Centre Alexandre Koyré, UMR 8560, EHESS-CNRS-MNHN / Chercheuse invitée, Bibliothèque nationale de France—BnF ANR DESIGNSHS), chercheuse-invitée à l'ANRT, mène depuis 2022 des recherches sur les manuscrits d'Adrian Frutiger conservés à Nancy.

Dossier Scriptorium 1967-2005

En 1967, l’architecte et peintre André Vernette créé au sein de l’École des beaux-arts le Scriptorium de Toulouse, un atelier de création typographique et calligraphique. La première promotion formera, entre autres, Bernard Arin, François Boltana et Claude Mediavilla. Fermé en 1973, il rouvre en 1982 sous la direction de Bernard Arin, puis ferme à nouveau en 1985 : il devient en 1987 un cours privé, dispensé au domicile de Arin, jusqu’en 2005. Au fil de cette histoire mouvementée, le «Scripto» a formé de nombreux créateurs (dont plusieurs ont par la suite intégré l’ANCT / ANRT), et marqué durablement le paysage typographique français. Étudiante à l’école des beaux-arts de Toulouse (ISDAT), Juliette Flécheux initie en 2017-2018 des recherches sur cette aventure pédagogique, pour son projet de fin d’étude: elle collecte alors de nombreux témoignages. Elle va poursuivre ce travail entre 2019 et 2021 à l’ANRT, jusqu’à publier Dossier Scriptorium, Une pédagogie de la lettre écrite et dessinée. Histoire, témoignages, transmission, aux éditions deux-cent-cinq (2022). Particulièrement documenté, l’ouvrage porte un regard sur la pédagogie humaniste de Bernard Arin, disparu brutalement en août 2019.

ANRT Archives 1985-2006

Dès la réouverture de l'ANRT à l'automne 2012, un travail de valorisation des archives de la période 1985-2006 a été engagé. Une vaste campagne de numérisation a été menée (9000 images au total), qui a abouti à la publication de l'ouvrage ANRT Archives 1985-2006, mis en page par Huz & Bosshard. À travers plus de 650 images tirées d'archives entièrement inédites, cet ouvrage dresse pour la première fois l’histoire de l’Atelier, le contexte de sa création et ses vingt premières années d’activité, sur une période marquée par de profondes mutations technologiques. Raconté par Sébastien Morlighem (pour la période 1979–1991) et Roxane Jubert (1991–2006), cet historique est suivi d'une large sélection de projets, qui témoignent aussi bien d’un savoir-faire séculaire que de l’innovation la plus radicale. On y trouve des travaux de recherche de André Baldinger, Bruno Bernard, Peter Biľak, Johanna Balušíková, Thomas Braichet, François Chastanet, Matthieu Cortat, Serge Cortesi, Yoan De Roeck, Marco Godinho, Sébastien Gouju, Margaret Gray, Thomas Huot-Marchand, Franck Jalleau, Roxane Jubert, Jérôme Knebusch, Laurent Kuhni, Alejandro Lo Celso, Didier Mutel, Muriel Paris, Jean François Porchez, David Poullard et beaucoup d’autres.

Typographie et apprentissage

Les recherches menées à l’ANRT explorent fréquemment la relation de la typographie à la langue, et à l’apprentissage de l’écriture sous toutes ses formes.

Prélettres L’apprentissage de l’écriture manuscrite à l’école maternelle

Depuis 2013, Éloïsa Pérez développe à l'ANRT une recherche typographique dédiée à l’apprentissage de l’écriture manuscrite à l’école maternelle. Son travail défend une éducation par le faire, par l’action, et la pratique comme dynamique d’apprentissage et de recherche. À la manière des "prélivres" de Bruno Munari, le dispositif Prélettres se compose d’outils de découverte matérielle de la lettre, qui invitent à la manipulation et à l’agencement modulaire. Leur conception a été orientée par les usages observés dans les classes de maternelle lors d’ateliers pédagogiques. Ceux-ci ont été mis en place dans plusieurs écoles publiques tout au long de la recherche et ont permis l’élaboration progressive du dispositif, portée par un répertoire de formes adaptées aux pratiques enfantines identifiées et à leur développement naturel. Prélettres se développe sur une variété de supports et d'échelles: modules à manipuler, normographes, mobilier, application sur tablette ou fonte numérique. Un univers typographique complet, pour l'apprentissage des tout petits.

Partenariats

Thèse de doctorat menée au sein de l’École des hautes études en sciences de l’information et de la communication (CELSA, Université Paris-Sorbonne). Travaux dirigés par Emmanuël Souchier (CELSA), co-encadrés par Charles Mazé et Thomas Huot-Marchand (ANRT), depuis octobre 2016. Date de soutenance envisagée : 1er trimestre 2023

Borel L’apprentissage de la lecture et de l’écriture

Comment penser la typographie pour l’apprentissage conjoint de la lecture et de l’écriture? Développé avec des enseignants du primaire et des orthophonistes, le travail de Rosalie Wagner cherche à reconnecter les signes que l'on apprend à lire et ceux que l’on apprend à écrire.

Deux caractères ont été dessinés dans cette logique, pour établir une continuité entre tracé cursif et forme typographique. Borel Sans et Borel Cursive (nommés en hommage à Suzanne Borel-Maisonny, pionnière de l’orthophonie) sont assez robustes, peu contrastés, avec une grande hauteur d'x. Les lettres sont ouvertes et bien distinctes, dans le respect des règles de l’écriture cursive des écoles françaises. Une utilisation harmonieuse des deux caractères dans les documents pédagogiques est rendue possible grace à leur caractéristiques communes; graisse, proportions, alignements et ductus.

Exposer la dislexie Un outil en ligne pour comprendre les formes de dislexie

Formuler une définition claire de la dyslexie se heurte à la grande variabilité des symptômes et des profils des personnes dyslexiques. Pour tenter de cerner ce que signifie « être dyslexique », Sofie Gagelmans mène entre 2018 et 2020 un grand nombre d’entretiens, et développe un outil en ligne qui simule visuellement ce que voit une personne dyslexique lorsque elle essaie de lire un texte. D’autres variables comme la complexité d’un mot, sa taille, et le type de caractère utilisé, peuvent être ajustées.

Plutôt que prétendre résoudre la dislexie par le dessin d'un caractère, Sofie Gagelmans utilise des moyens typographiques dynamiques (fontes variables, réalité augmentée) pour faire comprendre les difficultés auxquelles les personnes dyslexiques font face dans la vie de tous les jours.

Adelphe L’écriture inclusive

L’écriture inclusive désigne l’ensemble des attentions qui visent à assurer une égalité de représentation des genres. Sur le plan typographique, différents dispositifs cohabitent. Entre 2020 et 2022, Eugénie Bidaut crée Adelphe (qui signifie à la fois frère et sœur, de manière non-genrée), un caractère qui propose trois manières différentes de pratiquer l’écriture inclusive: Adelphe Germinal, qui utilise le point médian, Adelphe Floréal, où des signes diacritiques souscrits marquent les premières lettres des terminaisons masculines et féminines, et Adelphe Fructidor, qui combine l’usage d’une forme alternative de « e » et de ligatures.

Ces fontes sont distribuées dans la typothèque Bye Bye Binary, qui proposent de nombreuses formes typographiques inclusives (lettres mutantes, ligatures, éléments de symbiose), et élabore des solutions d’encodage avec læ Queer Unicode Initiative (QUNI), pour permettre leur utilisation par un large public.