« L’Afrique déconstruit notre savoir sur l’écriture parce qu’elle en a été exclue. » — Simon Battestini

De nombreux systèmes d’écriture africains nous montrent à quel point notre compréhension de la fonction graphique de l’écriture est limitée par l’idée que la codification du langage doit toujours venir en premier.

Lorsque les États africains indépendants ont été confrontés au problème de la transcription de langues à forte tradition orale, une véritable forêt de symboles est apparue, dont l’usage et la structure n’avaient jamais été analysés. Aujourd’hui, nous savons que ces symboles et motifs véhiculent, préservent et expriment des aspects des croyances, de l’histoire, des valeurs sociales, des normes culturelles, de l’organisation politique et de la philosophie.

Dans le paysage hautement multilingue de l’Afrique de l’Ouest, l’écriture Masaba a été créé en 1930 au Mali. Contrairement à d’autres, le Masaba a émergé de manière indépendante, comme un véritable système mandingue, sans influence des graphies arabes ou latines.

Le projet vise à développer la première famille typographique numérique du Masaba, dans le contexte plus large des systèmes d’écriture qui témoignent de la reconquête autochtone de l’autonomie culturelle face à la domination.